Un Mot de Bienvenu.

Presse de Conférence le 12 de août 2015, revenant à Amsterdam après un voyage de dix ans.

Le navire-théâtre Azart – “La Nef des Fous” – est une réalité rêvée.
Elle s’est accordée à elle-même le privilège de se consacrer aux choses qui comptent vraiment.
Alors, elle vit dans la nature, toujours sur les eaux, avec les oiseaux, les vagues et les vents.
Elle vit au milieu des gens, entre les peuples, les cultures et les langues, entre les habitudes, les coutumes et les délices culinaires.
Elle vit les uns avec les autres, avec un équipage d’acteurs et de penseurs qui sont en train de créer, de partager et de poursuivre un objectif commun.
Elle vit avec et du théâtre, elle vit des arts – la valeur humaine des plus vulnérables.
Elle navigue sans adresse, sans budget, comptabilité ou possession.
Elle représente une république libre, naviguant entre les règles, les lois et les Etats.
Elle fait un voyage qui est à la fois un voyage mondial et un voyage de vie, un voyage sans retour.
Elle est en pèlerinage continuel, chantant une Éloge a la Folie – dont ce monde a tant besoin.
Comme ça on a pu continuer tant des années.

En Hollande, une île s’est retrouvé sans électricité car le navire naviguait sur une carte du dix-septième siècle.Un ténor d’opéra, avec la passion d’un avocat, a persécuté le navire pendant cinq ans.
Son ancre et sa chaîne se retrouveront dans la boue de la baiede Marseille.
Dans une baie du Pays Basques, ou le navire coulant a été sauvé de justesse par les pompiers.
Elle est en lutte constante avec les éléments, avec les egos et contre les peurs, trop souvent à la limite.

Elle est l’héritière d’une tradition millénaire d’un rituel païen joyeux du printemps, qui s’est transformé en une image chrétienne de la damnation
Elle est l’image universelle de l’humanité à la dérive, d’une société qui a perdu sa course.
Cette image inspire encore les enfants et les artistes et provoque le sourire spontané du public, des citoyens, des visiteurs et des fonctionnaires portuaires.

Le peintre Jérôme Bosch a légué cinq compositions sur ce thème.
La langue néerlandaise connait encore toute une série de synonymes qui le décrivent, tel que “Le Bateau de Joueurs,” “La Barge Bleu” ou “Le Navire des Soûlards” (Le Bateau Ivre).
Comme un navire sur des roues, traditionnellement le plus fou char dans le défilé du carnaval, on l’appelle encore “La Barge du Char” ou “La Barge des Roues».
“La Nef des Fous” appartient à l’essence même du patrimoine européen parce qu’elle a provoqué le renversement de l’ordre divin: le Roi est un Fou! Le monde à l’envers.

Elle est un navire centenaire, un voilier en fer riveté, qui pendant plus d’un demi-siècle s’est engagé à la pêche aux harengs.
Les Allemands l’ont employé comme un navire de guerre.
En 1971, elle était le tout dernier navire utilisant la technologie des filets dérivants, dans une tradition qui a été inventé en 1418 à Hoorn et qui a donné au pays plus de cinq siècles de prospérité et de protéines.
Dans les années soixante-dix, elle a été préparée comme un bateau de radio pirate.

Elle est l’héritière des anciennes traditions maritimes d’Amsterdam.
Elle doit son origine et l’existence aux skippers et mécaniciens Hollandais qui continuent à maintenir leur patrimoine maritime.
Elle a trouvé son port d’attache sur l’île de Java, port national d’arrivée et de départ, qui a servi jusqu’à l’avènement de l’aviation.
Dès le début, sa destination a été l’Orient, sur un voyage le long des routes commerciales européennes, cette fois plutôt dans le partage que le vole.
Elle est consacrée à un échange culturel et artistique avec les peuples qu’elle rencontre.

Elle a donné à la ville d’Amsterdam une place qui sert de ” lieu de mémoire”.
La mémoire d’une histoire qui s’écrit encore chaque jour.
La Place Azart est le port d’attache d’une saga maritime actuelle.

“Azart” est un mot maure pour “Fleur” et qui est devenu, il y a un millier d’années, le nom d’un jeu de dés qui s’est propagé à travers toute l’Europe.
Qui lance cette fleur perd tout instantanément.

Le mot “Azart” a obtenu dans les différentes langues européennes le sens de “Mauvaise Chance”, “Destin”, “Imprévu”, “Chance”, “Opportunité”, “Entreprise Dangereuse”, “Péril” ou “Risque”.
En russe “Azart”, le nom du navire, a obtenu le sens de “La Passion De Mettre Tout En Jeu”.

Nous offrons a la ville d’Amsterdam un navire marchand contemporain – un ambassadeur culturel qui transporte la cargaison immatérielle des arts.
Nous offrons aux citoyens de la Hollande et de l’Europe un livre de bord contemporain, une légende faite de rencontres et de création.
Nous offrons a l’Europe une vision et un conte qui reflète ses valeurs principales.
Nous offrons aux artistes et aux créateurs européens et internationaux une résidence d’artistes permanente, un festival itinérant qui construit une tête de pont, un village créatif, dans tant de villes.
Ce journal de bord est écrit par des créateurs de théâtre, de film-, de vidéo ou de radio, des musiciens, designers, écrivains, artistes graffiti, couturiers …
Sa destination est la traversée du désert australien sur roues, comme une “Barge de Char” moderne, l’apothéose de l’histoire millénaire de “La Nef des Fous”.

Azart – “La Nef des Fous” est un navire théâtral.
Le théâtre est l’art le plus personnel, direct et interactif, une des choses révolutionnaires qui comptent vraiment.
La clef du projet est la passion désintéressée des centaines d’artistes qui y participent.
Sa figure de proue est une cuillère et une fourchette qui signifie “Voilà, nous sommes arrivés, et nous avons faim”.
Nous avons faim de tout ce qui nourrit la vie.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *